Elio Fognier, éleveur et agriculteur de toujours, aujourd’hui à la retraite, est le président “historique” de la section UV de Verrayes. “Cela doit faire une vingtaine d’années. J’ai d’abord été un simple membre de la Section, puis on m’a demandé de prendre la Présidence, j’ai accepté et je suis toujours resté. Ces dernières années, j’ai constaté qu’il y a eu un certain renouvellement: beaucoup de Présidents de Section ont changé et nous ne sommes plus que quelques-uns, comme moi, à avoir des cheveux blancs. Mais je suis content qu’il y a un renouveau et j’espère qu’à l’automne, lorsque nous renouvellerons notre Comité de Direction, des jeunes se présenteront ici aussi. La Section des Verrayes compte plus de 40 membres et – nous dit fièrement – c’est l’une des trois Sections les plus importantes numériquement de la région. Il y a quelques très jeunes, comme mon neveu Didier Colombin, bon joueur de Tzan, par exemple, mais la plupart des membres ont entre quarante et cinquante ans”.
Sa famille d’origine n’était pas Unioniste, bien que proche de la zone autonomiste, mais Elio, dès qu’il a eu 18 ans, a tout de suite voté Uv “et, pour le meilleur et pour le pire, je n’ai jamais changé! Je suis heureux que mon fils unique soit lui aussi unioniste (Alessandro, président de la section d’Aymavilles ndlr), tout comme ma femme, mes petits-enfants, etc.”.
Fognier, est également Assesseur Communal de Verrayes, et c’est exactement dans les locaux de la Municipalité que habituellement se tiennent les réunions de la Section: “Nous avons la chance d’avoir une Syndique Unioniste, Wanda Chapellu – il poursuit – et pendant un certain temps, nous avons également eu le Président de la Région, notre Erik (Lavevaz, ndlr)”. En parlant de Lavevaz, Fognier ne peut s’empêcher d’enlever un caillou de sa chaussure: “avec l’arrivée d’Erik à la Présidence du Mouvement, il y a eu un beau renouvellement de style, d’idées, de manières. Ensuite, il a eu l’occasion de devenir Président de la Région, mais je n’ai pas vraiment apprécié la façon dont il a été congédié… et il a eu le bon sens de ne pas faire de polémique et de partir spontanément car, s’il l’avait voulu, il aurait pu provoquer une scission au sein de l’Union« . Selon Fognier, l’élan vers le renouveau entrepris il y a quelques années s’est un peu perdu et c’est dommage.
En continuant sur les notes douloureuses, il tient aussi à nous mettre en garde contre les opportunistes: “Beaucoup ont utilisé l’Union comme un bus pour y monter et se faire conduire là où ils voulaient pour servir leurs propres intérêts, sans partager nos idéaux, et puis n’ont plus jamais reparu. Même ici, dans notre petite Section, j’ai vu au fil des années que lorsque nous étions nombreux, quelqu’un m’appelait pour me dire qu’il voulait adhérer, et si on lui demandait pourquoi, on comprenait tout de suite qu’il avait des intérêts personnels qui n’avaient rien à voir avec le partage des idées autonomistes. Bien sûr, après peu de temps, ils disparaissaient, sans jamais avoir participé à la vie de la Section”.
En ce qui concerne la recomposition de l’aire autonomiste, Fognier a les idées claires: “c’est une bonne chose. Mais il faut partir tous du même niveau, car il est inutile de faire des polémiques entre ceux qui ne sont jamais partis et ceux qui sont partis et qui sont revenus. À mon avis, ceux qui viennent ne doivent rien imposer et ceux qui sont restés ne doivent pas s’attendre à un traitement de faveur. Il faut tout remettre à zéro et recommencer si l’on veut faire quelque chose de positif dans l’ensemble, sinon autant rester là où l’on est”.
Pour conclure, Fognier nous dit : “Je dois lever mon chapeau à l’Union Valdôtaine en signe de respect car elle m’a appris beaucoup de choses. Mais surtout, elle m’a transmis des principes importants, et si nous sommes encore là, c’est que ces principes sont solides et valables. D’autre part – ajoute-t-il fièrement – je n’ai pas besoin de remercier qui que ce soit pour une quelconque faveur et je peux dire haut et fort que ni moi ni ma famille n’avons jamais demandé rien à titre personnel à l’Union Valdôtaine et que nous n’avons jamais agi pour notre propre convenance« .