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Aujourd’hui, c’est la fête de l’Europe. Mais de quelle Europe?

En 1941, des Italiens antifascistes confinés dans l’île de Ventotene, dans le Latium, élaborèrent « Pour une Europe libre et unie. Projet d’un manifeste« , le document qui deviendra célèbre comme « Manifesto di Ventotene« , un des textes fondateurs de l’Union Européenne. Les auteurs, parmi lesquels se démarquaient Altiero Spinelli, Ernesto Rossi et Eugenio Colorni, rêvaient d’une fédération européenne dirigée par un parlement et un gouvernement supranationaux. Le manifeste ne sera diffusé qu’en 1943, la même année que la Charte de Chivasso, lorsque Émile Chanoux remettra son « Fédéralisme et Autonomies », comme contribution aux travaux qui produiront la Déclaration des représentants des populations alpines.

Chanoux, dans son écrit le plus célèbre, souhaitait une Vallée d’Aoste faisant partie d’une fédération italienne, elle-même insérée dans une Europe qui a en Suisse l’exemple vivant, simple et tangible, de ce qu’elle pourrait être demain si, chute de ce bardage de fer, de haines et d’orgueils qui les séparent, que ses peuples sachent comprendre qu’il y a entre eux une histoire commune, une vie commune et un avenir commun. Mais pour qu’une union puisse avoir lieu entre les différents peuples européens, il est nécessaire que, à l’intérieur de chacun d’eux, cette même conception prévale : c’est-à-dire que tous les petits groupes ethniques qui les composent vivent dans le respect réciproque des droits et de l’histoire de chacun. Un régime fédéral du type suisse est la garantie de ce respect réciproque à l’intérieur des États et à l’intérieur du continent européen. C’est ainsi que les petits peuples de l’Alpe, si semblables à la Suisse, ressentent leur plus haute mission : de rappeler les plus grands peuples à ces vérités de paix.

L’Union européenne, fondée en 1957 (alors dénommée Communauté européenne du charbon et de l’acier) apparaît à ce jour comme un projet inachevé, éloigné de l’idée d’Europe des peuples représentée dans les années 40.

Plus de 60 ans se sont écoulés et nous n’avons toujours pas de Constitution européenne – rejetée en 2005 par les référendums français et néerlandais et remplacée de fait par le traité de Lisbonne de 2007 – qui aurait été déterminante à la fois pour la formation d’une identité supranationale, ainsi que la prise de conscience du potentiel extraordinaire que recèlent la culture, les traditions, les intelligences et les sensibilités des 450 millions d’Européens.

L’’Union Européenne apparaît aujourd’hui comme un organisme abstrait qui se caractérise le plus souvent par l’adoption de choix de politique financière aux indéniables importantes retombées sur l’ensemble des 27 États, mais où elle pèse – de la même manière que l’absence de Constitution européenne – l’absence d’une décision forte sur la santé, la prévoyance, l’éducation, la fiscalité, la défense et la justice européennes qui supprime, ou des niveaux, les différences de statut aujourd’hui inexcusables entre les peuples européens; cette condition, inévitablement, entrave et dénature le sentiment d’appartenance.

Près de quatre-vingts ans se sont écoulés et la pensée de Chanoux est toujours d’actualité : il n’y a pas d’Europe sans fraternité des peuples.

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