Le Conseil régional de la Vallée d’Aoste a adopté, le jeudi 6 mars, le PEAR 2030, Plan Énergétique et Environnemental Régional de la Vallée d’Aoste, avec l’unanimité des 19 conseillers de la majorité en sa faveur. Ce plan ambitieux s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et se fixe trois objectifs principaux : réduire de 12% la consommation finale nette d’énergie, augmenter de 12% la production locale d’énergies renouvelables et diminuer de 34% les émissions dues à l’utilisation de combustibles fossiles.
La stratégie du PEAR VdA 2030 est de s’aligner sur les plans nationaux et internationaux en matière d’énergie, en tirant parti des spécificités du système énergétique valdôtain, qui se distingue par sa production entièrement issue de sources renouvelables. Malgré cela, la région doit encore importer, notamment du gaz naturel et des produits pétroliers, pour répondre à ses besoins énergétiques. Le plan représente un défi majeur, nécessitant un changement de paradigme et la mobilisation d’investissements publics et privés vers la transition énergétique, avec un accent particulier sur le développement des communautés énergétiques renouvelables dès cette année.
Le Conseiller de l’UV, Erik Lavevaz, souligne l’importance d’une approche globale dans la gestion de l’énergie : « Dans un monde où la demande de pétrole augmente de manière exponentielle, nous devons questionner notre réduction de l’utilisation des combustibles fossiles. Les pays de l’OCDE, dont nous faisons partie, ont réduit leur demande, mais les pays émergents l’ont augmentée considérablement. Si nous promouvons l’énergie verte, comme le solaire, nous devons être conscients que la production de ses composants nécessite des matériaux extraits dans des conditions souvent précaires. De plus, le défi des réseaux de distribution obsolètes limite notre capacité à utiliser pleinement la production éolienne et solaire. Les questions énergétiques nécessitent une attention particulière de la politique, qui ne devrait pas déformer la vérité pour des gains momentanés. Être bien informé est essentiel pour prendre des décisions éclairées. »
Pour l’Assesseur au Territoire et à l’Environnement, Davide Sapinet, « le PEAR est un point de départ réaliste visant des objectifs atteignables grâce à d’autres stratégies et outils de planification. Le sujet des déchets est abordé sous l’angle de la production d’énergie et de chaleur à partir de biogaz. La quantité produite est modeste et en baisse, conformément au Plan régional des déchets, qui augmente la collecte de déchets organiques, principale source de biogaz. L’installation de traitement mécanique biologique à Brissogne contribue à réduire les déchets organiques et donc la production de biogaz. Les nouvelles méthodes de collecte prolongent également la durée de vie du site de Brissogne, avec la planification de centres de stockage en accord avec les autorités locales. »
Ce plan représente une étape cruciale vers un développement plus durable et partagé de la Vallée d’Aoste, en phase avec les exigences environnementales et énergétiques actuelles.