Dans le cadre solennel de la journée commémorative de l’Holocauste, la salle « Maria Ida Viglino » du Palais régional à Aoste a été le théâtre d’une cérémonie émouvante durant laquelle des médailles d’honneur ont été remises à la mémoire de citoyens italiens, militaires et civils, déportés, internés et soumis au travail forcé dans les camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les récipiendaires, trois figures se détachent. Giovanni Jon, interné du 9 septembre 1943 au 5 avril 1945 dans plusieurs camps de concentration, a été honoré à titre posthume. Sa petite-nièce, Paola Jon, a reçu la médaille en son nom.
La seconde médaille a été décernée à la mémoire d’Attilio Arturo Proment, interné du 10 septembre 1943 au 1er septembre 1945 à Krefeld, en Allemagne. Sylvie Viérin, sa nièce, a accepté l’honneur en son nom.
Le troisième hommage a été rendu à Attilio Vernetti, interné du 8 octobre 1942 au 28 mai 1945 dans le camp de Kruseval en Serbie. Sa fille unique, Claudia, a reçu la décoration en son honneur.
L’événement, marqué par la participation de citoyens et d’autorités, a été l’occasion pour le président de la Région, Renzo Testolin, de souligner l’importance d’une « lecture claire et correcte des faits », exprimant sa gratitude envers les familles des anciens internés avec une émotion palpable. L’émotion a également envahi la salle lors de la projection de documents photographiques accompagnés de la chanson « Zoccoli nei lager », composée en 1955 par Giovanni Vergnano et interprétée par le Chœur alpin Valpellice, ouvrant la cérémonie.
Sur plus de 600 000 Italiens internés, 1 600 étaient originaires de la Vallée d’Aoste, un fait souligné par la présidente régionale de l’ANEI – Association Nationale des Ex-Internés. Fille d’Astolfo, interné pendant deux ans dans quatre différents camps, elle a également exprimé le besoin de restituer à l’histoire la vérité sur le choix de ces militaires qui, ayant appris l’armistice, refusèrent de répondre à l’appel de la République de Salò, se retrouvant ainsi à combattre ceux qui avaient été jusqu’alors leurs alliés.
À l’occasion de la Journée de la Mémoire, le président Testolin a rappelé que « les jours sombres de l’Holocauste représentent l’une des périodes les plus tragiques de l’histoire de l’humanité, une période qui doit nous servir de rappel pour les moments qui ne doivent jamais se répéter, agissant comme un vaccin contre l’intolérance, l’impossibilité de dialoguer avec autrui, et devant être un stimulant pour trouver dans notre quotidien, surtout envers les plus faibles et les moins chanceux, un esprit d’accueil. Cette accueil, notre région, à sa modeste échelle, a toujours su le transmettre et doit être la graine qui grandit en chacun de nous pour créer les conditions – surtout chez les jeunes – pour promouvoir le principe d’égalité, de sérénité et de vie commune, qui doit être à la base de toutes nos attentes. »