La soirée du 18 mai dernier à Saint-Vincent a marqué une page importante dans la longue histoire de l’Union Valdôtaine. Ce qui en est ressorti est que les différentes âmes autonomistes réunies à cette occasion ont manifesté une forte volonté d’entreprendre, ensemble, le chemin qui mènera à la recomposition de l’aire autonomiste-fédéraliste de la Vallée d’Aoste.
Les quelques centaines de présents, qui se sont rendus au Grand Hôtel Billia à l’heure habituellement réservée à l’apéritif, ont parlé ou écouté les discours, nombreux et de grande épaisseur, qui se sont succédés sans interruption pendant trois heures, démontrant ainsi qu’ils avaient bien compris les grands défis qui nous attendent dans un monde en perpétuel changement, qu’ils ne voulaient pas être pris au dépourvu et, surtout, qu’ils voulaient agir pour que la Vallée d’Aoste puisse affronter son avenir en tant que protagoniste.
Tous les participants, et en premier lieu les représentants de Pays d’Aoste Souverain, Orgueil Valdôtain, Vallée d’Aoste Unie, Alliance Valdôtaine et Union Valdôtaine ont déclaré vouloir aller vers le futur, unis, en un seul front dont les modalités d’organisation devront être définies dans les mois à venir, car ils sont conscients que c’est là l’unique bonne voie pour continuer à avoir un rôle prépondérant dans le panorama politique régional, position nécessaire pour poursuivre la défense des droits sanctionnés dans notre Statut spécial et pour faire avancer les idéaux autonomistes-fédéralistes.
Ces mêmes idéaux qui étaient à la base de la pensée d’Emile Chanoux – rappelé à maintes reprises par les nombreux orateurs. Dans son intervention, interrompue parfois par des applaudissements, la Présidente de l’Union Valdôtaine, Cristina Machet, reprenant la célèbre phrase de Chanoux dans laquelle il comparait le peuple valdôtain à un flambeau, a affirmé que, malgré quelques voix malveillantes selon lesquelles ce flambeau s’est inexorablement éteint, elle est convaincue qu’il suffit de trouver la bonne étincelle pour que la flamme soit rallumée avec vigueur. Et il ne fait aucun doute qu’au cours de la soirée de bonnes bases ont été jetées pour que cela se produise.
Les différents mouvements devront donc bientôt se réunir, tant au sein de chaque groupe que collectivement, pour discuter des résultats de la rencontre de Saint-Vincent et établir des règles communes qui, tout en respectant les différences de chacun, puissent conduire à la recomposition de l’aire autonomiste.
La soirée s’est terminée par un moment très évocateur: les représentants des mouvements politiques ont soulevé des morceaux de papier blanc qui créaient des divisions dans les traits d’un grand A rouge et noir (initiale d’Autonomie) dessinée sur un panneau. Une fois enlevés, les morceaux de papier blanc, des zones dorées sont apparues en recomposant ainsi la lettre A dans son intégralité. C’était une référence à l’ancien art japonais du kintsugi, selon lequel, par la recomposition de ses fractures, un objet prend encore plus de valeur.