La campagne électorale de la Liste Vallée d’Aoste s’est achevée hier soir à Aoste dans un Théâtre de la Ville bondé en plus de la capacité normale, dans un climat chaud, qui s’est également caractérisé par la sérénité probablement due à la conscience que tout ce qui pouvait être fait, avait été fait: nous nous sommes tous activés, selon nos capacités, avec le cœur, la passion, la détermination qui nous ont permis de survivre jusqu’à aujourd’hui. Les deux candidats, Franco Manes et Patrik Vesan se sont dépensés avec une grande générosité, acceptant toutes les invitations reçues et parcourant la Vallée de long en large, comme l’ont rappelé les courtes vidéos projetées dans la salle et qui ont montré les différentes étapes de ce long «galop» qui a été la campagne électorale. Après les honneurs du Syndic d’Aoste Gianni Nuti, se sont succédés les représentants des partis de la coalition qui ont lancé leur appel à travers d’autres vidéos: Cristina Machet, la Présidente de l’Union Valdôtaine, a rappelé que la Vallée d’Aoste est autonome depuis la Charte des Franchises et que «son histoire est l’histoire des Valdôtains qui ont défendu l’autonomie, le particularisme, le Statut même avec leur vie… Il faut donc se méfier de ceux qui aujourd’hui se font le ‘maquillage’ de l’autonomie seulement pour les élections. Les seuls vrais autonomistes sont Franco Manes et Patrik Vesan». Après elle se sont succédus les messages de Albert Chatrian pour AV, Corrado Jordan VDA Unie, Carlo Marzi SA, Marco Curighetti Terzo Polo – Azione, Giovanni Sandri pour IV et Luca Tonino PD.
Dans son intervention le Président du Conseil Régional Alberto Bertin a félicité les deux candidats Manes et Vesan pour avoir su expliquer leur programme à tout le monde sereinement et suscitant, malgré les temps difficiles, de l’enthousiasme, mais surtout parce qu’ils ont été capables de parler de futur face à des adversaire qui ont plutôt lancé une opération-nostalgie.
Le Président de la Région Erik Lavevaz a qualifié cette campagne électorale comme «l’une des plus importantes depuis l’après-guerre», mettant l’accent sur la situation mondiale qui est au bord d’une catastrophe marquée par une escalade continue des tensions internationales, un prix du gaz prohibitif et le coût de l’énergie 10 fois plus cher pour nos entreprises par rapport à celles de la Chine et de l’Amérique. «Ce malgré – a continué Lavevaz – les politiciens de Rome ne se soucient que de suivre les instructions de leur ‘social media manager’» seulement pour obtenir le maximum de consentement électoral et maintenant «ils demandent à Draghi de faire des interventions urgentes» après avoir eux-mêmes causé la chute de son gouvernement. S’adressant aux deux candidats, Lavevaz a déclaré : «ils ont su attirer un grand nombre de jeunes (…) ils ont beaucoup parlé de sérénité (..) et la sérénité des citoyens doit passer par le sérieux de la politique. Ils ont introduit une dialectique fraîche et motivante et il ont été les candidats les plus penchés sur les problèmes plutôt que sur les polémiques ».
À ce moment de la soirée la présentatrice Paola Borgnino a donné la parole aux candidats. Patrick Vesan a commencé, accueilli par de longs applaudissements, et il s’est lancé dans un énième discours plein de pathos et de concepts très profonds, comme il nous en a habitué ces dernières semaines: «nous avons énormément besoin de nouveautés. Nous avons besoin de plus de démocratie, de plus de solidarité, de plus d’intégration européenne. Nous avons besoin de plus d’autonomie responsable (..). En politique, il faut toujours s’efforcer de se demander: où en sera la Vallée d’Aoste dans 15 ou 20 ans? C’est aussi pour cette raison que l’extension des concessions hydroélectriques puis la révision de la législation y afférente est pour nous une bataille fondamentale. Le vrai problème de sécurité nationale, vous savez ce que c’est? C’est la question de l’énergie. Pas l’immigration, comme on voulait nous le faire croire». Patrik Vesan a puis comparé la Vallée d’Aoste à «une jeune femme, les pieds bien ancrés au sol, capable de faire mille choses en même temps et qui a la fermeté d’une mère quand elle aime ses enfants et continue sans s’arrêter, comme un tank. Une jeune femme qui a l’ambition et l’énergie d’un professionnel qui vous regarde droit dans les yeux et vous dit: je suis capable, je peux le faire. Nous pouvons le faire!». Il a donc invité tous les Valdôtains à se mobiliser car «si nous tenons vraiment au sort de nos chères Alpes, nous devons agir. Il faut arrêter de regarder uniquement en arrière». Et il a terminé en disant: «La ‘voiture Vallée d’Aoste’ que nous conduisons roule vite, très vite. La route sur laquelle nous voyageons n’est pas connue … mais nous ne laisserons pas les autres dicter notre parcours. C’est nous qui devons pouvoir tracer notre propre route».
Même Franco Manes, candidat à la Chambre a fondé son discours en le projetant sur le futur qui exige «une politique structurelle et articulée, pas seulement une politique de Bonus occasionnels» et a retracé les points les plus importants du programme avec un ton déterminé: des actions contre le ‘caro-vita’ au renouvellement des concessions hydroélectriques, de la promotion de politiques vertueuses sur la transition écologique et le changement climatique au soutien à l’agriculture de montagne, au tourisme, au téléphériques, aux activités entrepreneuriales et artisanales, à la proximité sanitaire et territoriale, etc. Manes a ensuite affirmé avec beaucoup d’enthousiasme que «nous avons essayé de faire comprendre à chacun l’importance de jouer en équipe, de faire synthèse, d’être compacts dans le seul intérêt de la Vallée d’Aoste et non exclusivement dans l’intérêt du parti d’appartenance et / ou personnel», rappelant que la seule liste qui «peut se targuer de proposer des visages nouveaux et jeunes et qui a eu le courage de vraiment changer et de donner un signal fort de discontinuité.. est la liste Vallée d’Aoste». Pour Franco Manes en Italie, il est nécessaire de remettre en axe la gouvernabilité, afin de limiter ces embouteillages qui créent de plus en plus de conflits et de tensions et ne permettent pas au Pays d’avancer. «Il est également nécessaire de retrouver la cohésion sociale et les valeurs, de retrouver la force de l’entrepreneuriat comme moteur de croissance, pour regagner la confiance perdue. Et pour nous, Valdôtaines et Valdôtains, être forts de notre spécificité signifie aussi être capables de dialoguer à tous les niveaux: institutionnel et dans la vie civile et productive».
Le Sénateur Albert Lanièce, d’un ton calme mais sérieux, a conclu la soirée en mettant en garde contre un risque terrible que, par une action politique forte et cohérente, les forces régionalistes doivent absolument essayer d’éviter: «Si les choses se passent d’une certaine manière, nous serons gouvernés par Milan et Rome. J’en suis inquiet. Je veux conclure cette rencontre avec l’un des sujets touchés par le Centre-Droite durant cette campagne électorale, le Présidentialisme. Un thème qui m’inquiète car il a été abordé sans avoir été décliné. Le Présidentialisme pourrait donc être une réforme édulcorée ou bien quelque chose de plus… si certaines forces prennent 2/3 des sièges, elles peuvent réformer la Constitution sans passer par un référendum. Ce serait un Présidentialisme en pleine contradiction avec l’autonomie de la Vallée d’Aoste. Une modification de la Constitution dans un sens centralisateur pourrait affecter les compétences primaires de notre Région».
Voilà pourquoi, dimanche 25 septembre, les enjeux pour la Vallée d’Aoste seront très élevés.
Ne permettons pas que le prochain Gouvernement italien apporte une attaque irréversible à notre autonomie, à notre survie. Votons et faisons voter Franco Manes à la Chambre et Patrik Vesan au Sénat!