Il y a 77 ans, la libération marqua le début d’une nouvelle ère pour la Vallée d’Aoste, quand le projet politique et institutionnel des protagonistes de l’histoire d’alors commença à s’accomplir. C’est depuis ce moment là que la flamme de l’autonomie, qui n’a jamais été éteinte, reprit de sa vigueur et, même si parfois avec des propositions contrastantes, que le peuple valdôtain, de par aussi la poussée qui se développa durant la Résistance, s’engagea à reconquérir son identité institutionnelle et à recomposer sa spécificité ethnique et linguistique. Dans les 20 mois qui virent la Résistance agir avec la plus grande intensité, se retrouvèrent en elle des personnages de l’antifascisme politique de longue date, accompagnés de ceux qui avaient cru au fascisme et qui en avaient finalement compris la nature criminelle ; des jeunes combattants conscients des choix qu’ils avaient faits et qui étaient rejoints par d’autres auxquels le fascisme avait peu donné et beaucoup enlevé ; des militaires qui avaient vu l’enfer où le régime les avait ensuite abandonné et d’autres aux-quels était donnée la perspective d’endosser un uniforme fratricide. Des jeunes filles et mères de famille qui s’employaient à restaurer les maquisards ou qui entreprenaient de dangereuses missions. C’est pour toutes ces personnes que nous devons graver dans notre mémoire et dans celle des générations futures, de manière indélébile, le mot « merci ».
Aujourd’hui devrait être une journée de fête et de mémoire surtout pour la possibilité de pouvoir retourner dans les lieux de la résistance en présence. Helas, ça n’est pas arrivé! Malheureusement un autre événement dramatique nous propose des nuages noirs à l’horizon. Le conflit actuel en Ukraine.
Une guerre rappelée par le Président de la Région qui, avec le Syndic de la Ville d’Aoste Gianni Nuti et le Vice-président national de l’ANPI, Alessandro Pollio Salimbeni, en présence des autorités militaires, civils et religieuses, a rendu hommage à tous ceux qui sont tombés en guerre en déposant une couronne au cimetière municipal d’Aoste et au jardin du Souvenir, rue Boniface Festaz. « La Fête de la Libération, le 77e anniversaire de la Libération, revêt une signification particulière, imprégnée d’une forte valeur politique et civile. Célébrer le 25 avril signifie renouveler l’engagement à trouver la voie de la paix, en confirmant les affirmations de la Constitution en faveur du rejet de la guerre comme moyen de règlement des différends internationaux. Le regard ne peut que se tourner vers la déplorable agression russe contre l’Ukraine, qui met à l’épreuve ces valeurs conquises précisément par la Résistance. L’implication des civils dans un conflit sur le territoire européen rappelle des pages douloureuses de notre histoire, qui doivent au contraire nous enseigner l’importance de la liberté, du respect réciproque, de l’accueil : des valeurs que nous devons mettre au centre de notre action, avec le courage de condamner ceux qui les refusent et de rétablir la centralité du dialogue et de la diplomatie« .
Une Europe qui doit revenir d’urgence à construire une Europe des Peuples qui reconnaisse l’autodétermination de chaque Peuple, comme l’a justement rappelé le Sénateur Lanièce « RÉSISTANTS, Aujourd’hui comme Alors, c’est dire NON à l’oppression des Peuples, NON au néoNationalisme, OUI à la DÉMOCRATIE, OUI à LA LIBERTÉ d’autodétermination de chaque Pays : sur ces principes se fondent notre Constitution et notre Statut Spécial de l’Autonomie valdôtaine »
En invitant tous les Valdôtains à repenser en ce 25 avril 2022 les grands et nobles idéaux de la Résistance valdôtaine à laquelle nous devons constamment inspirer notre action, l’UV ne peut s’empêcher de rappeler un autre fils, tragiquement disparu, qui, dans son activité politique, s’étaient nourris de ces mêmes idéaux.
Corrado Gex, un jeune homme qui a toujours travaillé pour élargir la vision régionaliste dans une politique fédéraliste: «Cette doctrine politique, sociale, économique, extrêmement plus flexible, plus adaptée aux diverses exigences sociales et aussi plus tolérante qui, disait-il, pourra marquer dans l’Europe aujourd’hui et demain dans celle du monde une ère de travail constructif, de prospérité matérielle et spirituelle, de paix et de liberté».