#ClimateCrisis Neige en Italie: déficit à -63%, pire donnée de 2022
Malgré le retour de la neige dans nos vallées en ces heures, la situation sur le front national de la ressource en eau neigeuse reste critique.
Aux jours de l’ «accumulation day», c’est-à-dire le jour avec historiquement la plus grande quantité de neige en Italie, les données de la Fondation CIMA continuent d’indiquer une situation de grave déficit.
Pouquoi?
La neige doit pouvoir s’accumuler en permanence sur un temps relativement long pour fournir la réserve d’eau qui est ensuite utilisée le reste de l’année pour l’agriculture et les autres activités humaines. Les quelques chutes de neige enregistrées ont été suivies de hausses rapides des températures qui n’ont pas permis la consolidation.
Les chiffres et ce que nous risquons
Vers le début du mois de mars, dans notre Pays, il y a généralement 10 à 13 milliards de mètres cubes d’eau, malheureusement, cette année, nous sommes à moins de 4 milliards. Plus de la moitié d’entre eux manquent à l’appel par rapport à l’année 2022. Le déficit total est de -63%, toujours selon les données de la Fondation CIMA – (Centro Internazionale in Monitoraggio Ambientale ), le Centre international de surveillance de l’environnement qui s’occupe de l’étude, de la prévision et de la prévention des risques liés aux changements climatiques (inondations, incendies des forêts, sécheresse et conséquente perte de biodiversité).
La rareté des ressources en eau apportées par la neige, entraîne souvent une baisse de la production d’énergie hydroélectrique à l’échelle alpine. De plus, les années chaudes et sèches, comme le 2022, voient moins de neige mais aussi un plus grand besoin d’eau pour l’irrigation, comme le suggèrent les données de la Région Autonome de la Vallée d’Aoste, analysées en collaboration avec l’ARPA VDA. Une «tempête parfaite» pour nos montagnes, qui fournissent moins de neige, juste au moment où nous avons besoin de plus d’eau que d’habitude.
Le Plan national d’adaptation au changement climatique
L’instrument qui régit ces phénomènes d’urgence est le PNACC (plan national d’adaptation au changement climatique) publié, dans une version actualisée, le 28 décembre dernier. Le document contient la stratégie qui décrit l’ensemble des actions et des priorités visant à réduire l’impact du changement climatique sur l’environnement, les secteurs socio-économiques et les systèmes naturels de notre Pays.
À ce jour, dans le PNACC, il n’est pas défini comment, en pratique, les structures de Gouvernance entendent assurer le rôle de coordination, ni d’orientation et de facilitation dans la mise en œuvre des interventions. Des sources de financement spécifiques ne sont pas prévues; sources dont la répartition ne devraiet pas être basée sur le critère de la population territorialement résidente mais sur le paramètre hydrologique de la contribution aux écoulements en faveur de l’ensemble de la population du bassin de référence.
Questions auxquelles j’ai cherché une réponse à travers la présentation d’une «Question Time», jeudi 9 mars, au Ministre de l’environnement et de la protection du territoire maritime. J’ai demandé au Ministre quels instruments de financement et normatifs sont envisagés pour la mise en œuvre d’actions systémiques et pas seulement d’urgence, qui permettent de réduire la vulnérabilité des territoires de montagne, et donc aussi des zones de plaine et côtières, à la réduction de la disponibilité en eau causée par la crise climatique.
La réponse du Ministère de l’environnement et de la question de la sécurité énergétique
Question avec réponse immédiate en commission VIII du député Manes
(Initiatives concernant le PNACC)
Le Plan national d’adaptation et de changement climatique (PNACC) entend répondre au besoin de coordination entre les différents niveaux de collectivités locales et les différents secteurs d’intervention, pour aborder et gérer la question des impacts du changement climatique, une question caractérisée par une forte connotation intersectorielle. Le PNACC pose les bases d’une action à court et long terme, articulée sur deux niveaux d’intervention: l’un «systémique», l’autre «directif».
Sur un plan «systémique», le PNACC vise à construire un contexte organisationnel centré sur le système de gouvernance et sur le développement des connaissances. Ainsi, dans un premier temps, trois actions de «renforcement administratif» sont décrites. En particulier, la structure d’une gouvernance nationale de l’adaptation sera définie, rendant explicite la nécessité d’une coordination entre les différents niveaux de gouvernement territorial et les différents secteurs d’intervention, également à travers la mise en place de l’«Observatoire national de l’adaptation et des changements climatiques» .
De plus, les modalités d’inscription des principes, mesures et actions d’adaptation au changement climatique seront définies dans les Plans et Programmes nationaux, régionaux et locaux, pour les secteurs d’action identifiés dans le PNACC, renforçant les synergies avec les autres Plans nationaux.
Enfin, les modalités et les outils sectoriels et intersectoriels de mise en œuvre des mesures du PNACC aux différents niveaux de gouvernement seront définis. L’ensemble des actions décrites ci-dessus constitue le préalable fondamental à la mise en œuvre des actions d’adaptation dans les différents secteurs. Les fonctions d’orientation de la structure de gouvernance sont identifiées dans le PNACC, représentées par la définition des rôles, des responsabilités et des priorités d’intervention, des sources et des outils de financement pour accéder aux solutions réalisables, et l’identification des obstacles à l’adaptation de nature réglementaire, réglementaire et procédurale.
Le Gouvernement, comme communiqué ces derniers jours, entend mettre en place une salle de contrôle avec la participation de tous les Ministères concernés, pour définir un Plan national extraordinaire de l’eau en accord avec les Régions et les collectivités locales, ainsi que pour identifier les priorités d’intervention et leur planification adéquate, afin de mettre en œuvre des actions lorsqu’elles seront pleinement opérationnelles – et pas seulement en cas d’urgence – pour faire face à la situation de pénurie d’eau et au danger redouté de sécheresse.
Une réponse qui ne satisfait qu’à moitié…
Si dans la réponse, le Ministère répond aux questions relatives à la Gouvernance de la mise en œuvre du PNACC, il apparaît cependant évident que les délais de sa mise en œuvre et de sa réalisation pourraient être trop longs. C’est pourquoi, dans ma réponse au vice-Ministre Gava, j’ai souligné la nécessité d’agir de toute urgence, en définissant et en planifiant des initiatives à moyen et long terme pour faire face aux conséquences du changement climatique, ce qui est très évident, par exemple dans nos glaciers, mais aussi prévoir à très court terme, les initiatives visant à s’adapter à l’évolution des conditions climatiques. L’état d’urgence hydrique sanctionné par le Gouvernement et la décision de nommer un commissaire permettront de prendre des mesures concrètes et urgentes pour y faire face, cependant une confrontation continue avec les Régions et les Communes. Avant tout, il est nécessaire de mettre en œuvre une action incisive sur les systèmes de régulation par des simplifications bureaucratiques qui peuvent permettre des interventions d’urgence ponctuelles nécessaires pour apporter immédiatement des réponses.