LES JEUNES ADMINISTRATEURS DE LA VALLÉE D’AOSTE: Joseph Vincent Vallet
Joseph Vincent Vallet est actuellement Conseiller Municipal à la Commune de Montjovet (poste qu’il occupe depuis 2015) et aussi Représentant de l’Unité des Communes valdôtaines Evançon au Consortium B.I.M.
Tu as donc commencé très jeune à aborder la tâche administrative. Pourquoi?
«Premièrement pour mon intérêt pour la politique et, deuxièmement, pour le désir de faire quelque chose pour le territoire, pour mon propre village, pour la communauté. Et l’aire autonomiste me semblait la réponse la plus appropriée».
Dans ton passé il y a aussi un militantisme dans “La Jeunesse Valdôtaine”. Comment est née ta décision d’adhérer à cette association?
«J’ai rejoint la Jeunesse quand j’avais 18 ans et ça a commencé comme la plupart des choses, se retrouvant entre amis, lors de soirées, de fêtes…puis un ami appelle un autre ami, il y a le plaisir de la discussion, de vouloir comprendre ce qui se passe…et je me suis retrouvé à vouloir adhérer à « La Jeunesse » pour pouvoir m’engager davantage politiquement. Je parle d’il y a une douzaine d’années. En politique, 12 ans c’est une époque…et depuis, je trouve que beaucoup de choses ont changé».
Quelles sont les raisons de ce changement selon toi?
«Parce qu’il n’y a plus le désir de faire quelque chose pour les autres, on pense de façon plus égoïste. Beaucoup de gens pensent que tout est dû et que tout tombe du ciel! Cela est malheureusement répandu, non seulement chez les jeunes mais aussi chez les adultes: on entend de plus en plus dire « et pourquoi la Municipalité ne fait rien? La Région, ou l’État, doit s’en occuper! ». Bref, c’est toujours quelqu’un d’autre qui doit faire et on ne pense jamais à ce qu’on peut faire à la première personne».
Y a-t-il un espoir à ton avis que cette tendance changera à l’avenir?
«À mon avis, nous n’avons pas encore atteint le fond; mais je pense que nous atteindrons un tel niveau – même au niveau mondial – qu’il nous faudra alors faire des changements. Chez nous, je dois dire que quelque chose a déjà changé: il suffit de regarder les élections régionales d’il y a deux ans, et aussi les municipales: pour nous de l’Union Valdotaine il y a déjà eu un petit renouveau, ou plutôt une résistance».
À ton avis l’UV devrait donner plus d’espace aux jeunes également dans les listes électorales ?
«Pour ce qui est de faire de la place aux jeunes, c’est bien, mais à mon avis, le jeune âge ne doit pas être considéré comme une excuse, comme une qualité peu importe, c’est-à-dire, par exemple, cela n’a aucun sens de mettre des jeunes sur une liste électorale simplement parce qu’ils sont jeunes. Il est juste de les rapprocher du Conseil Communal et puis du volontariat, pour leur faire acquérir de l’expérience, et de là à monter… mais le jeune âge ne peut être considéré comme une valeur ajoutée en soi».
En tant que jeune Administrateur d’une Région à Statut Spécial, est-ce que tu penses avoir un avantage sur tes collègues des autres Régions italiennes ?
«Oui, je pense que nous avons des avantages mais aussi pour une question de chiffres. Je veux dire, compte tenu de la taille de notre territoire, nous nous connaissons tous, il y a une certaine familiarité, et donc il y a une proximité avec la machine administrative. Et aussi le lien direct entre la Région et les Communes, également dans le domaine financier, est certainement un autre grand atout que nous avons. Ici on vit encore dans une réalité à portée d’homme, plus humaine»
…ce qui simplifie énormement certaines démarches, non seulement au niveau bureaucratique.
Montjovet, mai 2022