Samedi dernier, le 28 octobre, dans l’Auditorium du Palais des Sports de Pont-Saint-Martin, s’est tenu le Congrès de l’Union Valdôtaine pour ratifier le document élaboré par la commission qui a travaillé sur la recomposition de l’aire autonomiste, document qui, entre autres, avait déjà été largement revu et amendé sur la base de ce qui était ressorti des trois réunions avec les sections UV tenues à Verrès, Quart et Arvier.
Dans son discours de bienvenue, Marco Sucquet, Syndic de Pont Saint Martin, a souhaité que l’Union Valdôtaine puisse travailler à l’unité et non à la division et, en tant qu’administrateur, il a rappelé l’importance de valoriser le rôle des collectivités locales valdôtaines, qui ont besoin de certitude et de stabilité politique pour pouvoir résoudre les problèmes quotidiens des citoyens et pour pouvoir reconstruire la Vallée d’Aoste qui se trouve « non seulement dans une crise économique et sociale, mais plus encore dans une crise d’identité ». Donc l’objectif principal, en tant qu’ Unionistes, selon Sucquet est de reprendre notre avenir avec force et détermination car « le moment est venu de réagir, en mettant en mouvement une œuvre de promotion de notre peuple et de ses valeurs, de promouvoir une action qui remette les rênes de la vie sociale, politique, économique et culturelle dans les mains des valdôtains, pour un progrès qui soit géré par notre peuple ».
La présidente de l’UV, Cristina Machet, a rappelé le sens aigu des responsabilités qui a toujours guidé l’action du comité et du conseil fédéral et comment, malgré les « tempêtes » de ces dernières années, ils ont continué à regarder « comme seul phare la centralité de l’Union Valdôtaine et la défense de ses prérogatives et de ses principes ». Elle a poursuivi, dans un passage sincère, en disant que « En tant que Présidente j’aurais certainement pu faire davantage… Mais, croyez-moi, j’ai toujours fait de mon mieux et dans chacune de mes actions, dans mes communications, dans mes réunions, dans mes décisions, j’ai toujours cherché à réaffirmer les valeurs et les idéaux qui ont guidé l’action politique de l’Union Valdôtaine depuis 78 ans (…) à savoir la défense et la promotion de l’identité du peuple valdôtain, de sa culture, de ses langues et de son modèle de société et de développement ».
Ce Congrès, pour Machet, représente la confirmation officielle de « l’Union Valdôtaine comme seul et unique foyer, comme seule maison des autonomistes » où personne ne doit se sentir exclu, où il ne doit pas y avoir de « portes fermées ou entrouvertes ». Il s’agit aussi d’une occasion dans laquelle réaffirmer « haut et fort qu’il est le nôtre, le seul symbole, le seul drapeau sous lequel tous ceux qui se reconnaissent dans les idéaux de nos pères fondateurs doivent s’unir ». Machet a en suite rappelé que, pour les Valdôtains, le « dividi et impera », « diviser pour régner », au cours des siècles s’est toujours avéré être un danger et que « la fragmentation n’est jamais un signe de force, ni même de sérieux ». En conclusion, elle a invité les présents à réfléchir à la responsabilité que nous avons à l’égard des jeunes et à la nécessité « de leur transmettre un message de solidarité, un exemple de concorde et d’unité… ou plutôt d’UNION ».
Dans son discours, le député Franco Manes s’est adressé à ceux qui doutent encore de la nécessité de faire revenir ceux qui ont quitté le Mouvement, en déclarant: « Nous devons le faire, parce que ce que nous avons vu jusqu’à présent n’est pas bien! Nous devons le faire, parce que l’UV représente l’histoire de la Vallée d’Aoste, pour le meilleur et pour le pire, parce que l’Union Valdôtaine n’est pas seulement une entité politique, elle est surtout un mouvement territorial, c’est le peuple (…). Elle reste le seul rempart pour défendre nos prérogatives. Nous avons besoin d’une seule force autonomiste, d’une seule UV forte et cohérente. La fragmentation ne récompense pas: il suffit de regarder les résultats des élections dans le Sud Tirol ».
Manes a également souligné aux délégués que « la validité et l’honnêteté des acteurs du projet seront clairement visibles dans la stratégie politique qui sera définie pour les élections européennes de juin 2024 et dans la composition de la liste pour les élections régionales de 2025, mais il s’agit là d’une autre histoire ». Il a terminé en invitant tous à « y croire maintenant et à y travailler ensemble ».
Le Président de la Région, Renzo Testolin, dans son discours improvisé, s’est réjoui d’avoir enfin trouvé un véritable enthousiasme parmi les participants au Congrès, qu’il a défini comme un moment intime, familial, où l’on partage des réflexions, où l’on échange des opinions et où l’on arrive ensuite à des conclusions importantes. Les choses à dire, pour lui, sont simples car les Valdôtains, non seulement les Unionistes, ont besoin de nouveau d’un drapeau sous lequel se reconnaître, un drapeau auquel tout le monde devrait pouvoir s’identifier, les autres forces autonomistes, bien sûr, mais non seulement.
Pour Testolin « tous ceux qui partagent nos mêmes sentiments doivent pouvoir s’identifier sous ce drapeau rouge et noir comme celui de la Vallée d’Aoste, un drapeau qui doit être l’orgueil de notre population et de nos adhérents. Parfois un symbole est plus important des paroles. Nous avons besoin d’avoir quelque chose en laquelle croire ».
Et en effet, l’après-midi, après les travaux officiels du matin, dans l’auditorium de Pont-Saint-Martin, on respirait vraiment cette ambiance familiale, empreinte d’enthousiasme, évoquée par le Président Testolin.
En conclusion, après plusieurs autres interventions et quelques amendements, le document présenté a été approuvé à la majorité avec 14 abstentions.