Le très attendu Congrès extraordinaire de l’Union Valdôtaine, celui qui a sanctionné la recomposition de l’aire autonomiste, s’est tenu dimanche dernier, 16 juin, à Saint-Vincent. Un événement important qui a réuni dans la salle du Gran Paradis du Grand Hôtel Billia, à partir de 9h30, tous ceux, qui croient à l’autonomie et au fédéralisme et qui ont décidé d’agir pour réaliser une meilleure cohésion et organisation du Mouvement qui a marqué l’histoire politique de la Vallée d’Aoste depuis près de 80 ans, lui permettant ainsi d’affronter au mieux les défis de l’avenir.
Un avenir qui voit l’affirmation progressive, même au niveau local, de partis nationaux, éloignés par leur origine, leurs objectifs et leur sensibilité des partis locaux, et qui pourraient mettre en péril l’existence même de notre région et de ses spécificités.
La salle était comble, 450 personnes environ ont rempli la quasi-totalité des fauteuils, et les travaux du Congrès n’ont pas déçu les nombreuses expectatives.
Après le discours de bienvenue du Syndic de Saint-Vincent M. Francesco Favre, le vote du règlement du Congrès et du Bureau Électoral, Cristina Machet (Présidente sortante de l’Union Valdôtaine), Albert Chatrian (coordinateur d’Alliance Valdôtaine) et Luciano Caveri (porte-parole de Vda Unie-Mouv) ont pris la parole. Ensuite, Sylvie Hugonin (porte-parole de la Commission spéciale et animatrice de la Jeunesse Valdôtaine), le Président de la Région, Renzo Testolin, et plusieurs congressistes ont clôturé la matinée par leurs discours. En particulier sont montés sur l’estrade Corrado Cometto, Michel Martinet, Diego Bovard, François Stévenin, Erik Lavevaz, Corrado Jordan, Pierre Bonel (candidat à la vice-présidence de l’UV), Michel Savin (candidat au poste de trésorier Uv), Paolo Contoz, Sara Favre et Patrizia Morelli (candidate à la vice-présidence de l’UV). Toujours au cours de la matinée on a donné lecture d’une lettre adressée au Congrès par Joseph-César Perrin, qui n’a pas pu être présent, et qui a été très suivie, tout comme a été immensément appréciée par le public, qui a assisté, ému et parfois amusé, la projection d’une vidéo, réalisée par la Jeunesse Valdôtaine, d’un interview avec la plus ancienne Unioniste, M.me Amalia Maria Thiébat.
Après le déjeuner, auquel ont participé quelque trois cents convives, les travaux du Congrès ont repris vers 15 heures, alors que, dès 14 heures, les opérations de vote, pour le nouveau Président, avaient déjà commencé. Aux votations pouvaient participer tous les membres de l’Union Valdôtaine, même ceux qui avaient signé la carte d’adhésion seulement quelques heures auparavant ou ceux qui n’avaient pas participé au Congrès. Les nouvelles inscriptions ont été nombreuses et à 12h30 on avait atteint le chiffre de 70 nouveaux membres.
En ce qui concerne les votations, deux bureaux de vote avaient été installés, répartis selon l’ordre alphabétique des noms des électeurs, et sont restés ouverts jusqu’à 18 heures. Des files d’attente se sont parfois formées: un bel exemple de participation à une époque où la désaffection à l’égard de la politique est endémique.
Entre-temps, pendant que se déroulait le vote, les travaux du Congrès se sont poursuivis avec les discours des congressistes qui avaient demandé à intervenir: Jeannette Fosson Piero Prola, Laurette Proment, Marco Sucquet et Sylvie Bonel qui a donné lecture du message du SAVT.
Les derniers à monter sur scène ont été les deux candidats à la présidence, Daniele De Giorgis et Joël Farcoz. DeGiorgis a notamment parlé de sa vision du futur du Mouvement: “Si je me projette dans l’avenir, je vois l’Union Valdôtaine reconnue comme un modèle à suivre et à exporter (tant au niveau national qu’international); j’imagine un Mouvement visionnaire, ouvert, pluraliste, capable de valoriser ses caractéristiques culturelles et linguistiques et de lutter pour défendre les valeurs démocratiques et d’auto-détermination. Le Mouvement, auquel je pense, a encore renforcé son réseau de relations en dehors de la Région, en Italie et en Europe, et a consolidé sa crédibilité; il est ambassadeur de l’intégration, du respect des minorités ethniques et des communautés alpines”.Dans son long discours, parfois interrompu par des applaudissements, Farcoz a évoqué les alliances politiques et administratives qui devront être conclues et qui nécessiteront une évaluation, au cas par cas, de ce qui sera le mieux pour la Vallée d’Aoste, en revenant à la devise « ni droite ni gauche » afin de replacer l’action politique du Mouvement au centre. Il a rappelé les finalités du statut de l’UV, rédigé il y a près de 80 ans, en soulignant l’importance pour les Valdôtains de prendre en main leur avenir. “Si nous croyons que quelqu’un d’autre pourrait faire nos intérêts, nous nous trompons!”. Il a ensuite parlé de la nécessité d’”avoir une organisation, de personnes, qui garantit culture, rapports, liaisons, expérience administrative et formation politique” comme seule l’Union Valdôtaine peut faire. Union Valdôtaine qui représente un “patrimoine de la Vallée d’Aoste toute entière”. Il a conclu en résumant son programme en trois macro-mots: identité, participation et action.La double candidature à la Présidence, qui avait suscité un débat à l’intérieur et à l’extérieur du Mouvement, s’est avérée très efficace pour réveiller les esprits des Unionistes et, bien qu’il ne s’agissait que d’un vote « mineur », ce qui s’est passé dimanche après-midi a été un magnifique acte de démocratie.
439 électeurs, un nombre considérable si l’on tient compte de la baisse des taux de participation aux élections même en Vallée d’Aoste, s’est rendu à Saint Vincent à voter, démontrant ainsi clairement à quel point l’Union Valdôtaine reste vitale et nécessaire pour l’avenir politique de notre région.
Le nouveau président est Joël Farcoz élu avec Patrizia Morelli Vice-Présidente et Michel Savin trésorier, avec 324 votes, tandis que l’autre candidat, Daniele De Giorgis avec Pierre Bonel, Vice Président et Thierry Rosset, trésorier, ont remporté 113 votes. Deux bulletins étaient nuls.
