Le Président de la Section de l’Union Valdôtaine de Lillianes est depuis quelques mois Ennio Vallomy: «j’ai repris cette charge que j’avais déjà assumé il y a des années, même s’il vaudrait mieux qu’il y ait un jeune à ma place». Vallomy maintentant a 70 ans et, selon lui, s’il est très difficile de voir des jeunes s’engager dans quoi que ce soit, une grande partie de la faute revient à notre génération car nous les avons trop protégés et aidés, à partir de l’école, avec des règles trop permissives et «nous leur avons transmis la croyance que tout est dû et qu’il n y a aucun devoir. Par exemple, les emplois manuels, même si diminués, il y en a encore, mais nos jeunes n’en veulent plus et le fait que désormais les hôtels et les remontées mécaniques ne trouvent plus de personnel en est la preuve».
Vallomy a été inscrit à l’Union toute sa vie «sauf pendant deux ou trois ans parce que je ne partageais pas la ligne, mais puis rester en dehors m’est impossible et donc.. ».
Selon Vallomy, la plus grosse erreur du Mouvement dans l’ère la plus récente a été que «à chaque instant on se divisait et puis nous devions nous réunir, cela ressemblait presque au marché aux bestiaux. Il aurait mieux valu rester peu nombreux mais, avant tout, sincères!». C’est là le point le plus douloureux, la pierre d’achoppement, pour Vallomy: le manque de sincérité, le fait de ne pas savoir toujours parler franchement. Après quoi, c’est-à-dire une fois que tout le monde a honnêtement exprimé ses pensées, nous devrions aussi apprendre à accepter la décision finale prise et au moment du vote, nous devrions être compacts». Un aspect que Vallomy a trouvé également inacceptable, c’est qu’une fois en minorité, certains de nos élus sont partis et ont formé d’autres partis, et quelques-uns d’entre nous les ont suivis: «La première chose que je demanderais à tous les Unionistes est d’examiner leur conscience et de se demander s’ils font partie de l’Union Valdôtaine parce qu’ils partagent ses principes ou simplement parce qu’ils sont la procession, le troupeau de “Tizio” “Caio” ou “Sempronio” parce que moi, je ne veux rien avoir à faire avec des gens comme ça».
En ce qui concerne une possible réunification, Vallomy espère seulement que la base sera écoutée et «que les messieurs qui reviendront ne croient pas qu’ils reviennent pour être des maîtres, car mieux vaut moins, mais mieux!».
Selon Vallomy, en plus, il faut prendre garde aux personnalités politiques avec lesquelles nous sommes à nouveau en relation ces derniers temps car «ce sont des personnages qui en savent long sur la politique et, dans le passé, nous avons déjà pris de grandes arnaques, nous ne devons plus tomber dans le piège».
Un autre conseil de Vallomy au Mouvement serait de soutenir davantage nos élus dans les Communes, «chaque Assesseur par exemple pourrait prendre un jeune Administrateur pour se faire suivre, afin qu’il puisse apprendre ». Bref, ce serait une façon d’avoir notre pépinière interne, où élever la prochaine génération de politiciens et aussi d’attirer les jeunes, car aujourd’hui, administrer n’est pas très tentant: «nous avons de moins en moins d’administrateurs, être Syndics implique des terribles responsabilités: il suffit de penser aux dangers des glissements de terrain, qui mettent en péril toutes nos vallées latérales. Il faut absolumment essayer de les aider avec la législation et selon moi la limite de trois mandats est une grave erreur. En fait, si nous avons à faire avec des administrateurs valables, pourquoi faut-il changer et peut-être aggraver la situation? Alors que, d’autres fois, avec certaines personnes, 5 ans c’est déjà trop long! Par conséquent, à mon avis, c’est la base (les sections, les inscrits) qui devrait toujours décider, cas par cas. Cela doit se passer dans tous les domaines: la base, les organes internes, prennent les décisions et les administrateurs doivent les accepter et jamais le contraire».
La Section de l’Uv de Lillianes a toujours été activée: «nous sommes maintenant quelques 17 membres, nous avons notre joli petit siège où nous nous rencontrons et ce qui est bien c’est que nous nous sommes toujours bien entendus. Quant même je pense que toutes les Sections devraient travailler de plus, car il est vrai que maintenant avec la globalisation et les nouvelles technologies on communique sous différentes formes, mais nous sommes une réalité si petite que ce serait bien de nous rencontrer davantage. Par exemple, nous les Sections nous devrions organiser plus des rencontres, nos élus devraient être invités à venir chez nous plus souvent, car les problèmes des petits villages des vallées laterales sont nombreux et plusieurs parmi eux risquent de disparaître. Les soi-disant écologistes ne réalisent pas toujours ce que signifie vivre dans notre réalité».
À l’issue de notre rencontre, Ennio tient à féliciter la nouvelle Présidente de l’Uv, Cristina Machet, pour la manière dont elle a entrepris son mandat: «elle est toujours très attentive à répondre et divulguer rapidement toute décision ou nouvelle, et j’apprécie sa façon de se comparer, en écoutant et transmettant les conclusions à tous».
Pour terminer, Ennio Vallomy nous dit: «nous devons toujours nous rappeler que seuls ceux qui ne font rien ne font jamais d’erreurs et que critiquer est plus facile que faire».
Lillianes, le 15 décembre 2021