Le débat

La Terre Sainte: una terrible situation!

J’aime la Terre Sainte! Pour nombreuses raisons, familiales, religieuses, professionnelles, culturelles, un morceau de mon cœur est là, en ces lieux, où une importante partie de notre histoire a commencé, que vous soyez croyants ou non. Et aujourd’hui mon cœur saigne car ce qui se passe, dans une partie de Jérusalem, n’est pas l’ « habituel »conflit israélo-palestinien, mais il s’agit d’affrontements entre Juifs et Arabes-Israéliens … entre voisins, entre des gens qui, quand tout sera fini, auront du mal à se faire confiance à nouveau. 

Les désordres à Jèrusalem-Est, et plus spécifiquement dans le quartier arabe, Sheik Jarrah, sont l’acte final d’une dispute légale très ancienne et compliquée. Au milieu de ce quartier arabe, fondé en 1865, il y a la tombe d’un célèbre rabbin juif, par conséquent, en 1875 les communautés Séfarades (les Juifs provenant de la péninsule Ibérique) et Ashkénazes (les Juifs provenant de l’Europe centrale et orientale) y achetent presque deux hectares de terrain et s’y installent.

En 1946, les organisations non gouvernementales juives « Va’ad Eidat HaSfaradim » et « Va’ad HaKlali L’Knesset Yisrael » enregistrent un acte de propriété de la zone auprès des autorités de la Palestine mandataire britannique de l’époque, mais  deux ans après il y a l’attaque de la Jordanie au nouvel État d’Israël et l’occupation  de la vieille ville de Jérusalem et de plusieurs quartiers environnants, y compris « ce » quartier partagé de Sheik Jarrah. Tous les Juifs sont immédiatement expulsés et leurs maisons vides sont attribuées à des réfugiés palestiniens. 

Avec la Guerre des Six Jours, en 1967, Israël reprend le contrôle de la zone et quelques années après, sur la base de documents ottomans et britanniques, les propriétés en question viennent officiellement enregistrées auprès des autorités israéliennes comme étant de propriété des organisations juives « Va’ad Eidat HaSfaradim » et « Va’ad HaKlali L’Knesset Yisrael » qui, en 2003 vendent les propriétés à une autre organisation juive la « Nahalat Shimon ». Les familles arabes qui occupent les immeubles se refusent de payer  un loyer à cette organisation juive en soutenant, mais sans pouvoir apporter des preuves légales, que les autorités jordaniennes au moment de l’occupation, leur avaient donné la pleine propriété. Après maintes disputes, l’organisation propriétaire  « Nahalat Shimon »  communique aux locataires défaillant un avis d’éviction et en octobre 2020 le tribunal de Jérusalem lui donne raison. Il y a trois mois, ce même Tribunal demande à ces résidents de quitter les propriétés avant le 2 mai 2021 mais eux ils déposent un recours auprès de la Cour suprême, qui les invite à parvenir à un accord avant le 6 mai et fixe une audience sur la décision finale le lundi 10 mai. Date reportée en raison de violences persistantes …

D’autre part, pour honnêteté intellectuelle, au delà des bagarres légales, il faut ajouter aussi qu’il y a un projet, soutenu par le premier ministre sortant Netanyahu, de construire une nouvelle grande colonie de Har Homa qui briserait la continuité palestinienne entre Jérusalem-Est et Bethléem et donnerait le feu vert aux colons extrémistes qui depuis 15 ans tentent de s’installer dans cette zone.

Enfin Hamas, probablement pour revendiquer un rôle dans un processus politique dont il a été complètement exclu, est intervenu abruptement en transformant une cause civile en une guerre ouverte et en l’élargissant à une dimension panislamique. Le lancement odieux et sans discernement de centaines et centaines de missiles sur des civils non armés ne pourra pas passer sans de graves conséquences. Et n’oublions pas que Hamas est bien soutenu par son principal sponsor, la Turquie d’Erdogan et non plus par l’Iran, qui est désormais entièrement dédié à la Syrie.

Tiziana Balma

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