« Nous sommes cachées dans la cave. Nous sommes seules. S’il vous plaît, emmenez-nous loin d’ici”. C’est la voix en larmes d’une fille de 24 ans qui a étudié et qui travaille pour une ONG internationale. En Afghanistan, depuis ce mardi 17 août 2021, la peur est revenue : les talibans ont pris Kaboul, l’Émirat islamique est renaît.
L’horloge de l’histoire est revenu en arrière de 20 ans. Dans les derniers jours le futur nouveau gouvernement rassurait le monde occidental « les droits des femmes et des civils ne seront pas touchés”. Mais les femmes et les petites filles afghanes s’étouffent pour tenter de se sauver d’une mort certaine, des violences sexuelles ou de qui sait quelle autre barbarie. Quelle est la faute de ces femmes ? Hélas… être des esprits libres qui ont simplement lutté pour avoir le droit au travail, le droit d’expression, le droit d’étudier, le droit de vivre.
La nuit, l’obscurité sont revenus en Afghanistan: maintenant c’est ou le Burka ou la mort. En ces heures, pendant que les Talibans parcourent la ville de Kaboul à la recherche de femmes et de civils qui ont participé à la reconstruction d’un nouveau système démocratique, ils couvrent les affiches publicitaires représentant des modèles de femmes occidentales. Où sont l’Amérique et l’Europe? Où est le monde occidental qui aurait dû protéger la liberté? Biden a répété que le retrait des troupes américaines était un bon choix. L’Europe parle d’un conseil extraordinaire qui pourrait être programmé pour le 24 août. Pendant ce temps, la Chine et la Russie concluent des accords avec le nouvel Émirat islamique, l’objectif ? La Route de la Soie. La Chine vise à englober l’Afghanistan dans la Belt and Road Initiative, la Nouvelle Route de la Soie: on parle déjà d’une sorte d’autoroute entre Kaboul et Peshawar, au Pakistan.
L’Amérique a-t-elle choisi de faire un pas en arrière pour pouvoir rentrer dans ces accords? Une guerre d’équilibres géopolitiques. La liberté d’un peuple troqué pour des questions économiques.
« Ils viendront pour les gens comme moi et ils me tueront. Je suis assise ici en attendant qu’ils arrivent. Il n’y a personne pour m’aider moi ou ma famille. Je suis juste assise avec eux et mon mari. Je ne peux pas quitter ma famille. Et de toute façon, où irais-je? » Ce sont les paroles prononcées au New York Times par Zarifa Ghafari, 27 ans, la plus jeune femme maire d’Afghanistan, dans la province de Maidan Wardak.Combien de Zarifa leur vie sera-t-elle être volée ?
Le 24 août, l’Europe a le devoir d’organiser des couloirs humanitaires afin de sauver ces femmes, afin de créer pour elles une alternative à cette longue nuit sombre. Un devoir sanctionné par l’art. 2 du traité sur l’Union européenne qui en consacre ses valeurs : « L’Union est fondée sur les valeurs du respect de la dignité humaine, de la liberté, de la démocratie, de l’égalité, de la règle de droit et du respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes ».
L’Entraide des Femmes Valdôtaines