Les inexactitudes géographiques, culturelles et linguistiques de la campagne promotionnelle « Open to Meraviglia » promue par le Ministère Italien du Tourisme, ont fait beaucoup de bruit ces derniers temps.
Les erreurs dans les lieux, les imprécisions dans les traductions, la très mauvaise qualité des textes ne peuvent être justifiées que par le manque de professionnalisme de ceux qui ont été recrutés pour cette tâche (ce qui est doublement grave puisque le tourisme est l’un des piliers de l’économie italienne) qui ont démontré de ne pas connaître les langues et de ne pas avoir étudié suffisamment l’histoire et la géographie.
La Vallée d’Aoste s’en sort plutôt mal à commencer par le nom.
Cependant, toute cette affaire peut être utile, pour nous Valdôtains, pour nous faire réfléchir sur l’importance de la langue, ainsi que sur la connaissance de notre histoire et de notre géographie.
Après tout, combien de fois avons-nous entendu nos concitoyens mal prononcer les noms de nos villages (Quart qui devient « Koùart », Verrès avec l’accent prononcé au mauvais endroit, Saint-Vincent sans faire entendre le son nasal, Nus et Champoluc avec le « U » prononcé “OU”, etc. ), combien de fois avons-nous vu les noms de nos communes écrits avec des accents erronés ou sans trait d’union, parce que, avec superficialité, nous nous disions que, de toute façon, ils étaient inutiles… Mais la campagne promotionnelle maladroite du Ministère du Tourisme devrait nous faire prendre conscience que ce qui peut sembler être une subtilité est, en fait, un détail d’une grande valeur symbolique… la valeur pour laquelle – pour ce trait d’union, pour cet accent, pour ce droit de prononcer un nom correctement – certains de nos grands-pères ou arrière-grands-pères ont sacrifié leur vie…