Dimanche 15 décembre 2024, la salle du Conseil de la commune de Torgnon a accueilli dans une ambiance particulièrement chaleureuse le nombreux public provenant des quatre coins de la Vallée, intervenu pour la présentation du livre de Carlo Perrin, Là-haut sur la montagne.
Des visages attentifs ont suivi avec intérêt les interventions des différents participants à la table ronde – modérée et stimulée par le journaliste de La Stampa Enrico Martinet – qui ont abordé, selon le point de vue propre à chacun, les thèmes évoqués par le livre de Carlo Perrin.
« Un petit traité de civilisation alpestre », tel que l’a défini Albert Chatrian, intervenu après la bienvenue de Davide Perrin, formulée au nom de la Commission de la bibliothèque et de l’Administration de Torgnon.
Une œuvre peu longue, à peine une cinquantaine de pages, mais riche et dense en arguments importants, où Carlo rappelle, avec gratitude et sans accents nostalgiques, toutes les facettes de la vie montagnarde de sa jeunesse, en partant des systèmes mis en acte pour l’exploitation des ressources naturelles, en passant par l’aménagement du territoire et la construction des maisons, jusqu’à la symbiose que l’homme a su créer avec les animaux et le milieu environnant. Les chèvres, les brebis, les cochons, les poules, tous étaient également importants pour la survie de la famille, ainsi que le mulet, force motrice du montagnard et, naturellement, la vache de race alpine, symbole vivant d’une culture séculaire.
L’attention de Carlo se concentre sur l’eau, source de vie, gérée judicieusement et utilisée de manière équitable, en tant que patrimoine universel, pour aborder aussi les enjeux de la fréquentation touristique du milieu alpin, qui a fortement contribué à arrêter le dépeuplement de la montagne et à améliorer les conditions de vie de ses habitants, en créant de nouvelles importantes opportunités, mais qui risque, en cas d’absence d’une régie respectueuse, consciente et pragmatique, de dénaturer l’environnement et l’essence même de la civilisation alpestre.
Sur ce thème, Roberto Nicco a rappelé l’activité législative régionale tendant à la sauvegarde de certaines aires naturelles, comme celle du Mont Mars, pouvant favoriser le développement d’un tourisme essentiellement voué à la nature. En effet, selon Nicco, même à l’intérieur de la petite Vallée d’Aoste, de grandes différences entre les territoires existent depuis toujours, en termes d’essor économique, qui ne sont pas nécessairement liées à l’altitude.
Tous les participants ont rejoint la pensée de Carlo, là où il suggère que les régions alpines doivent prendre en main leur destinée, avec compétence, sens de responsabilité et clairvoyance. Elles doivent le faire en protégeant les espaces non compromis, en gérant l’eau et les ressources naturelles de manière équitable, en sauvegardant les productions typiques et de qualité, en valorisant les peuples alpins et leur culture.
La culture alpine comme modèle
À la fin de la discussion, Carlo a lancé un message : « Il faut repartir d’une culture du respect et de l’équilibre » a-t-il affirmé, pour conclure « Même si elle est souvent marginalisée, la culture alpine peut représenter un modèle d’espoir et assurer une approche plus équilibrée et solidaire dans l’utilisation des ressources vitales de la planète ».
Il s’agit d’une affirmation claire, exprimée par quelqu’un qui ne s’est pas limité à l’élaboration théorique, mais qui a vécu et pratiqué la montagne, qu’il a même forgée par le travail de ses mains laborieuses et l’a parcourue dès l’âge de trois ans, « chaussant de petits souliers avec des semelles en bois ». Un message à retenir pour mieux faire face aux enjeux que l’avenir nous réserve.
Patrizia Morelli