« La Boîte a souvenir: l’idée est de réunir dans un lieux les numero du Peuple Valdôtain qui ont marqués la vie de tout les Valdôtains ».
L’homme qui regarde un paysage de montagne, en automne, le voit immobile: des forêts sans vent, des pâturages sans vie, des glaciers sans mouvement.
L’ homme est porté à croire que la planète, sur la quelle il vit, est immobile, que l’Univers qui l’entoure est figé pour l’éternité.
Cette idée est pénétrée profondément dans le subconscient, de telle sorte que lorsque une catastrophe ou un fait naturel quelconque changent l’aspect du paysage l’homme reste muet et abasourdi dans sa stupeur.
« Eppur si muove » disait l’ astronome persécuté par les immobilistes du XVIe siècle.
Le monde qui nous entoure a toujours été travaillé, labouré, tourmenté par une force, qui, pour le croyant, est l’instrument de Dieu.
C’est la Force qui a dégagé du chaos les astres et les constellations, c’est la Force qui a créé la vie multiforme et merveilleuse, c’est la Force qui a soulevé et détruit et soulevé de nouveau les océans et les continents, c’est la Force qui agite la conscience de l’homme.
La société, cet homme collectif, n’ échappe pas à cette force, à cette loi.
Nous plaignons beaucoup les femmelettes qui ont besoin du miracle pour croire en Dieu.
Dieu est cette Force terrible, Dieu est cette Loi.
Seuls des misérables en mauvaise foi ou des primaires attardés en des positions moyenageuses peuvent concevoir Dieu comme un tabou sculpté dans le bois, qui protège les coffres-forts des bourgeois parvenus ou les privilèges des classes féodales.
« Ci salveranno le Vecchie zie ? »
« Le vecchie zie ed i vecchi idoli non vi salveranno » nous répondons.
La société est semblable à un être organique, qu’une métamorphose continuelle agite, change et secoue dans les fibres les plus intimes.
Il est souhaitable que ce changement se fasse à travers une évolution graduelle.
Si quelque microcéphale croit de pouvoir l’arrêter avec des escamotages électoraux « habiles » ou avec des ordonnances de police de quelque ancien espion de l’Ovra, il se trompe lourdement. La roue de l’histoire ne s’arrête pas. Elle fera sauter en l’air comme des pantins les funèbres larves élu passé, qui ne sa vent pas regarder vers l’avenir.
Severino Caveri – Le Peuple Valdôtain Décembre 1954