« La Boîte a souvenir: l’idée est de réunir dans un lieux les numero du Peuple Valdôtain qui ont marqués la vie de tout les Valdôtains ».
L’article 2 de ses Statuts engage l’Union Valdôtaine «à réaliser la souveraineté politique du Val d’Aoste par les voies démocratiques afin de seconder l’aspiration du peuple à l’autogouvernement dans le cadre d’une Europe unie des peuples». La constitution d’une Fédération des peuples de l’Europe est, partant, le but auquel tout bon unioniste devrait viser. C’est d’ailleurs ce que Chanoux avait soutenu lors de la réunion de Chivasso. Ses idées furent partagées, sans réserve, par les représentants des Vallées Vaudoises et énoncées dans la «Déclaration» qui de cette réunion est issue. On y affirme qu’ «Un régime fédéral et républicain qui se base sur la région et le canton est l’unique garantie contre le retour de la dictature».
Là-dessus, c’est avec plaisir que j’ai lu un article de Tullio Omezzoli qui a paru, il y a quelques mois, dans le périodique de la Nouvelle Gauche «lnformazione» (2ème quinzaine du mois de janvier 1987). L’auteur en s’occupant de la réforme institutionnelle de l’Etat italien souhaite la création d’une Chambre des Régions qui devrait remplacer le Sénat actuel.
C’est un souhait que je partage entièrement et que, à mon avis, les unionistes devraient aussi partager.
D’une chambre des Régions à la place du Sénat s’est occupée aussi la Commission Bozzi à laquelle l’étude d’un projet de réforme institutionnelle de l’Etat avait été confiée. Malheureusement tout est resté sans une définition et aucun projet concret, jusqu’à présent, n’a été présenté.
Pourquoi être favorable à la création d’une Chambre des Régions? Les raisons ne font certainement pas défaut. Plusieurs d’entre elles ont été clairement énoncées par M. Omezzoli dans son article. A savoir: un contrôle plus direct qui serait assuré aux régions sur les lois qui touchent directement leurs intérêts, la possibilité dont disposerait cette Chambre d’intervenir au sujet de ces lois et, le cas échéant, de les modifier et de les renvoyer à la chambre et, encore, la possibilité accordée aux regions de siéger, en parité, dans cette Chambre. Il en dériverait aussi aux régions la chance d’entretenir avec l’Etat des rapports d’une majeure clarté.
Mais, à mon avis, une autre raison existe pour que tout régionaliste convaincu soit favorable à la création de cette Chambre des régions: c’est qu’elle pourrait entamer un processus pour la révision de l’organisation de l’Etat, visant à la création d’un Etat Fédéral dans lequel la souveraineté aux régions soit reconnue. On emprunterait, par là, le bon chemin pour la création d’une Europe des peuples.
Pourquoi de ces problèmes ne s’occupe-t-il pas notre Conseil régional en «relançant», comme M. Omezzoli aussi le souhaite, «l’idée de l’institution d’une Chambre des Régions à la place du Sénat actuel?».
Nos conseillers pourraient présenter, je cite encore M. Omezzoli, «un projet de loi rédigé en articles qui prévoie, dans les détails, les compétences de cette Chambre, sa composition, son fonctionnement par rapport aussi à la Chambre des Députés».
Un peu plus d’une année nous sépare des prochaines élections régionales. Il serait bon de profiter de cette période pour s’occuper de ce problème qui, dans les programmes que les partis et les mouvements politiques prépareront pour les prochaines élections, devrait occuper une place prioritaire et sur lequel chaque parti devrait exprimer d’une façon claire ses idées, favorables ou contraires qu’elles soient.
Anselme LUCAT
Le Peuple Valdôtain 23 avril 1987