La stabilité politique s’est effondrée sous l’égide d’accusations démagogiques qui ont miné la crédibilité globale des institutions régionales.
Au sein de cette tempête, parfois féroce, la victime n’est pas l’administration ordinaire mais le débat stratégique, qui a vu une vision complexe de l’avenir de la Vallée d’Aoste s’éloigner des tables décisionnelles. Cet affaiblissement est une responsabilité collective. Ces dernières années, les Majorités et les Oppositions ont vu les mêmes personnes participer d’abord à une faction puis à l’autre. Le poids des conséquences retombe sur les épaules de toutes les forces politiques, pas sur une seule. Quiconque voit dans l’Union Valdôtaine l’ouverture de la boîte de Pandore a non seulement tort mais, s’il est au courant des événements historiques de ces dernières années, est aussi malhonnête.
Le Mouvement revendique sa dignité, sa position était, en 2020, celle d’aujourd’hui. Nous avons subi les métamorphoses des autres partis qui nous ont étouffés dans un cadre qui n’est plus celui dessiné lors des élections. C’est pourquoi nous accusons avec véhémence les simplifications qui accusent l’Union Valdôtaine d’être le germe de cette crise politique systémique, dont l’exacerbation est en train de faire du mal non seulement aux unionistes, mais au valdôtains. Cela dit, il faut sortir de cette situation critique.
Les partis autonomistes, malgré leur segmentation, ont coopéré du mieux qu’ils pouvaient. Ceux qui parlent d’effondrement n’ont pas compris qu’au fond des diasporas résidait des égoïsmes dans lesquels non seulement l’Union Valdôtaine d’aujourd’hui ne se reconnaît pas, mais contre lesquels, en collaboration avec d’autres courants autonomistes, veut agir comme un antidote démocratique. Pour cela, il faut réécrire la narration, il faut la transformer en récits qui doivent forcément être pluriels.
La Réunification n’est pas une chimère. Ce n’est même pas une évidence. Ses périmètres, en effet, doivent être tracés par le courage d’un nouveau processus constituant que cette crise nous demande d’avoir. Les autonomistes doivent être le noyau de la politique valdôtaine. C’est pour cela que notre proposition est de concerner tous les autonomistes dans la définition concrète du parcours de la réunification en réunissant immédiatement des commissions politiques spécifiques de chaque force autonomiste et en concernant aussi les mouvements juvéniles.
C’est pourquoi, avec cette résolution, nous nous adressons à tous ceux qui veulent discuter sérieusement avec nous du sort de la Vallée et de notre Autonomie, y compris l’opposition. Nous ne sommes donc plus disponibles à naviguer dans le noir avec des phares intermittents, actionnés par des indécis à des fins opportunistes. Au contraire, nous sommes prêts à saluer le débat démocratique qui place l’unité régionale au centre, plutôt que la guerre néfaste des individus – ou des dix-huitièmes (n’importe qui que ce soit ce dernier).
Ainsi, réaffirmant la ferme volonté de sortir de cette période d’incertitude le Comité Fédéral réitère sa totale confiance au Président Erik Lavevaz, qui a toujours été dans la lignée du mandat qui lui a été confié par le Conseil Fédéral. Dans le respect total de la responsabilité graveuse des devoir administratifs l’invite à faire approuver le bilan et le Defr et ouvrir une discussion avec toutes les forces politiques en privilégiant l’ensemble des partis autonomistes, modérés et pro-européens présents au Conseil Régional, tout en gardant à l’esprit, comme une possibilité toujours valable, la majorité restant à 18.
Le comité remercie l’ensemble du Groupe du Conseil pour le travail administratif effectué et invite tous les Conseillers à poursuivre leur activité en procédant à l’approbation du bilan et du Defr, en se rendant disponibles pour un dialogue constructif et décisif pour relancer l’action administrative et la crédibilité des institutions, un dialogue constructif qui passe par la confrontation en comité fédéral et pas ailleurs.
En conclusion, en réaffirmant sa confiance à tous ses élus, le Comité Fédéral demande que la discussion politique ait lieu pour pouvoir soumettre au Conseil Fédéral le résultat des consultations.
Aoste, le 21 novembre 2022