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Des Racines et des Ailes


Il y a exactement 200 ans aujourd’hui, le 7 mai 1824, était jouée pour la première fois en public à Vienne la 9e Symphonie de Beethoven, magnifique symbole de liberté, qui contient également dans son dernier mouvement le célèbre thème musical qui a été choisi comme hymne de l’Union européenne. Mais c’est surtout le texte, moins connu, de la partie chorale de l’hymne à la joie, écrit par Friedrich von Schiller et repris par Beethoven, qui exprime la vision idéaliste du développement d’un lien de fraternité entre les hommes et d’espérance vers la joie de la paix.

 Le sujet ne pourrait être plus actuel aujourd’hui.

Notre monde vit peut-être le moment le plus difficile, le moment où la tension internationale est la plus élevée depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à ce jour :  un petit pas franchi au-delà des limites du bon sens peut suffire pour déclencher une guerre sans retour.

C’est aussi pour cette raison que, peut-être plus que jamais depuis 1979, les élections du parlement européen acquièrent une valeur absolue.

Malgré cela, nous assistons à une instrumentalisation politique, peut-être sans précédent elle aussi. Nous assistons à un cirque de candidats peu présentables et d’autres qui ne servent qu’à tenter d’orienter le vote déclarant publiquement qu’ils n’iront pas à Bruxelles en cas d’élections : une situation résultant de l’histoire récente de notre République, où le nom du leader du parti du moment doit devenir le slogan de la campagne électorale. Nous en sommes arrivés au point d’avoir un Président du Conseil plus déterminé à faire l’influencer qu’à être chef du gouvernement et à représenter dignement l’Italie au niveau international : de quoi regretter la première république.

À notre petite échelle nous avons également vu quelques petits désordres créatifs. Nous avons assisté à des procédures et à des initiatives politiques improvisées qui n’ont pas grand-chose à voir avec les dynamiques qu’imposent la bonne politique comme le bon sens : d’abord l’identification d’un projet politique – puis l’identification d’un périmètre et des partenaires avec lesquels le mettre en œuvre – enfin l’identification de la figure la plus adéquate pour le représenter. Penser pouvoir inverser cet ordre relève de dynamiques qui ont plus à voir avec les totalitarismes qu’avec les processus démocratiques. La pire chose à laquelle on puisse penser serait alors, en cas d’échec, de renverser la responsabilité sur d’autres.

Le choix de l’Union Valdôtaine de ne pas présenter de candidat à ces élections importantes a été longuement discuté et analysé. La décision finale est certainement un choix douloureux, car ne pas participer à une compétition électorale pour un parti est certainement une sorte de défaite. C’est encore plus vrai pour un mouvement qui, depuis les élections du premier parlement européen, s’est engagé à tenter d’assurer une représentation de notre Région à Bruxelles.

Cependant, il faut parfois prendre des positions qui ne sont pas simples et qui ne satisfont pas tout le monde, même au sein d’une même famille. Nous avons retenu que pour mener les batailles d’idéaux et de mérite nous avons d’abord la nécessité de renforcer et compacter le front autonomiste. Une réflexion également surgie suite aux déclarations désarmantes du Président Meloni lors de sa récente visite à Aoste : dans la vision des partis qui gouvernent notre pays, en particulier de FdI, défendre les intérêts de l’Italie et les prérogatives statutaires de la Vallée d’Aoste c’est exactement la même chose. Il y a de quoi se réjouir en vue du chemin qui vient de s’ouvrir pour la proposition de loi sur l’autonomie différenciée.

Dans ce contexte, c’est intéressant de constater combien de discussions et combien de leoni da tastiera en dehors du Mouvement ont déclenché notre position légitime et raisonnée. Nous sommes un Mouvement pluraliste et démocratique dans lequel les choix sont discutés et partagés, sans conditionnement extérieur. 

Pour ces élections, en accord avec les autres mouvements autonomistes avec lesquels se dessine le chemin de la recomposition, à la lumière des considérations exposées, nous avons décidé de nous concentrer sur le travail du Congrès qui nous attend au cours des prochaines semaines.

Par ailleurs, seuls les observateurs les plus distraits ont cru que l’échec des candidatures improvisées évoquées ci-dessus ont influencé d’une manière ou d’une autre la conclusion de ce parcours. Je rassure ceux qui n’ont pas compris : ce n’est pas le cas ! Les positions à cet égard étant claires depuis un certain temps. Les tentatives mal dissimulées de placer l’Union Valdôtaine sous commissariat afin de disposer d’une feuille blanche pour rétablir quelque chose de nouveau ont trouvé peu d’adeptes et ont lamentablement échoué dès les premières tentatives.

Nous avons toujours soutenu que les racines profondes de notre Mouvement, qui a maintenant près de 80 ans, sont patrimoine de la Vallée d’Aoste et de son histoire. On ne peut pas penser à arracher la plante pour en semer une nouvelle !

Au contraire les personnes et les mouvements qui croient sincèrement, de manière totalement désintéressée pour leur gain électoral personnel mais totalement intéressés par l’avenir du monde autonomiste valdôtain, à la nécessité urgente de matérialiser le chemin qui veut rassembler tous les autonomistes sous un même toit, ont parfaitement partagé ce point de vue et a travaillé intensément au sein de la commission spéciale et des mouvements pour arrondir les angles, aplanir les différences et avancer vers une solution partagée qui respecte les racines, tout comme les différences et le patrimoine commun.

Cependant, nous avons toujours soutenu que, même si au cours de ces dernières années l’Union Valdôtaine était déjà redevenue pleinement inclusive et un Mouvement dans lequel le dialogue et la discussion sont totalement libres de tout conditionnement et dans lequel chacun peut pleinement exprimer sa pensée, il était nécessaire de faire un effort supplémentaire pour que chacun puisse se reconnaître dans cette maison commune et se sentir parfaitement à l’aise et représenté : un travail important a été fait dans ce sens en préparation des prochaines phases.

Nous sommes dans une phase cruciale du voyage, nous sommes dans une phase de transition qui, comme toujours, dans tout changement, est la phase la plus délicate.

Nous devons envisager les prochaines étapes avec confiance, avec l’enthousiasme de ceux qui veulent s’envoler vers un avenir complexe mais avec la conscience d’avoir enfin des ailes plus robustes.

Erik LAVEVAZ

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