Discours de la Présidente Cristina Machet
« Ces jours-ci, de nombreuses initiatives ont été prises pour commémorer le 80e anniversaire de la mort d’Emile Chanoux : conférences, séminaires, plaques commémoratives, spectacles, chansons… Tous ces événements se sont distingués par la profondeur des thèmes abordés et bien sûr, seront nombreuses les personnes qui participeront, soit à titre personnel, soit dans le cadre de fonctions administratives.La richesse de ces propositions nous a rempli d’une joie sincère car elle nous a permis de nous rendre compte qu’en plus de la forte volonté de maintenir vivante la mémoire de Chanoux, il existe encore, dans la société valdôtaine, un sentiment de gratitude envers un homme sensible à toutes les minorités non protégées et qui a tant contribué à notre histoire et à notre identité. Mais le 80ème anniversaire de la mort de Chanoux trouve aussi les Unionistes très engagés dans la dernière partie du parcours vers la recomposition de l’aire autonomiste. Donc, aujourd’hui comme désormais depuis plus de 78 ans, l’Union Valdôtaine poursuit son travail de défense de notre autonomie, qui est au cœur de la pensée de Chanoux. Pour cela Chanoux a lutté : pour l’autonomie valdôtaine associée à une vision plus large de solidarité entre les peuples. Cela a été une raison de vivre… et la cause de sa mort. C’était le 5 mai 1923 – plus de cent ans sont passés – quand dans un article intitulé “Pour notre Patrimoine Linguistique”, publié dans “La Vallée d’Aoste”, un Emile Chanoux de 17 ans écrivait : “Il faut réunir toutes les forces valdôtaines, il faut être dans la lutte le plus grand nombre possible. Il faut que cette lutte soit sentie par le peuple Valdôtain, par nos campagnards ; il faut que la masse des Valdôtains, non seulement l’approuve, mais qu’elle y prenne part, qu’elle s’en intéresse, qu’elle la vive. » Rendons donc hommage à Chanoux en pensant à lui ! En sachant que sans lui, l’Union valdôtaine n’aurait probablement pas existé sous sa forme actuelle… et qu’elle n’aurait pas été aussi belle.Une Union Valdôtaine qui est en train de s’agrandir, d’ouvrir ces portes à travers le processus de recomposition de l’aire autonomiste. Nous avons fait les premiers pas pour la Réunion lors du congrès de l’Union Valdôtaine du 2018, nous voici aujourd’hui en cherchant à trouver sa concrétisation définitive. Nous devons en être fiers. Toutes les personnes présentes dans cette salle aujourd’hui doivent se sentir fortes et fières. Vous êtes forts, pour avoir traversé des périodes difficiles, où quelqu’un a essayé de nous faire honte d’être Unioniste. Vous êtes fiers pour avoir résisté, cru, construit et aujourd’hui nous sommes en train de surmonter les divisions qui nous ont fait souffrir, pour parvenir à une force autonomiste soudée et unitaire. Nous croyons fortement dans une politique valdôtaine qui doit compter sur ses propres forces et sa capacité d’autogouvernement et d’autodétermination, et dans ce sens les discussions et les débats entre les forces du monde autonomiste ont été intensifiés, mais il est nécessaire plus que jamais de rallumer la conscience politique du peuple valdôtain.Nous voulons essayer de raviver l’intérêt pour la politique même à travers le Congrès d’aujourd’hui, et surtout avec le congrès du 16 juin prochain à Saint-Vincent. Dans une époque historique où les partis se divisent et se déchirent, nous revenons à nous unir, à honorer notre nom «Union», l’Union Valdôtaine, le seul mouvement à avoir résisté à près de 80 ans d’histoire de notre Région et patrimoine de tous les valdôtains.On vous proposera aujourd’hui d’approuver une série de règles transitoires, conformément au mandat assigné au cours du Congrès du mois d’octobre 2023. Des règles qui ont pour objectif de faciliter et de promouvoir, dans cette phase de transition délicate, la bonne exécution de l’action d’intégration des adhérents à l’Union Valdôtaine, notamment dans le but de rendre la démarche la plus simple et la plus naturelle possible pour les nouveaux inscrits issus d’autres réalités politiques autonomistes. Mais les dix règles ne sont pas les protagonistes du congrès d’aujourd’hui, elles ne sont qu’un passage, le pivot du congrès du 17 mai 2024, du congrès commémorant le quatre-vingtième anniversaire de la mort de Chanoux en est un autre : est celui d’être unis, de n’être pas seul à défendre l’autonomie valdôtaine. «Quand on sent qu’on n’est pas seul, que beaucoup d’autres partagent avec nous les idéaux, la même foi dans les destinées de notre petite patrie, on est plus courageux, on est plus actif, on est plus convaincu de la justice de nos pensées» Emile Chanoux publié dans La Vallée d’Aoste le 25 août 1923 – Pour la lutte, Vive la Vallée d’Aoste et vive l’Union Valdôtaine Gressan, le 17 mai 2024. »