La lutte contre le COVID-19 a été comparée, peut-être à tort, à une guerre. Le 10 janvier 1946, il y a soixante-quinze ans, dans l’immédiat après-guerre, se réunit pour la première fois le Conseil Vallée du CLN, dont les vingt-cinq membres furent nommés précisément sur désignation du Comité de libération nationale.
Ce Conseil administra notre région jusqu’en 1949. Il n’avait pas de pouvoir législatif. Sa compétence administrative avait été réglementée par les décrets lieutenants 545 et 546 du 7 septembre 1945. Ces actes reconnaissaient notre identité et les particularités de notre territoire, permettant le libre usage de la langue française et prévoyant la figure du Président/Préfet et l’abolition de la Province.
Ce furent des années marquées par une pauvreté diffuse, suivies par les efforts qui caractérisèrent la reconstruction. Le rôle des Conseillers du CLN fut sans doute très important, surtout quand on se souvient qu’ils ont agi avant le référendum du 2 juin, avant que la Constituante n’approuve la Constitution et les Statuts spéciaux, dans une Italie dont l’organisation administrative était déterminée par le gouvernement central, sans marge d’action significative pour les provinces et les communes.
Ils furent des constructeurs.
Le Président Mattarella a parlé à l’Italie en déclarant que le temps est venu des constructeurs, indispensables pour que le pays puisse compter sur la stabilité, condition sine qua non pour la reprise de la crise économique, sanitaire et sociale qui a touché et continue d’affliger toute la planète.
Nos prédécesseurs réussirent à exercer des compétences qui permirent de grandir et de progresser sans s’homologuer à des modèles qui ne nous appartenaient pas.
Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, écrivait Luis Sepulveda.
Que leur exemple soit une source d’inspiration pour nous tous.
Le Groupe conseiller de l’Union Valdôtaine