Je ne vous cache pas que participer à la rencontre “Le défi de l’avenir. Ensemble”, le 18 mai dernier à Saint-Vincent, a suscité en moi une très forte émotion. Pour organiser cette rencontre, j’ai personnellement essayé pendant des années de partager, de me confronter avec tous les Unionistes, et surtout de les encourager à bien vouloir dépasser les divisions et les personnalismes qui, à plusieurs reprises, ont conduit à des scissions et à des ruptures qui ont particulièrement blessé les Valdôtains.
Au sein du Mouvement, j’ai toujours essayé de stimuler continuellement ce chemin qui est devenu nécessaire et indispensable. En politique, il faut toujours regarder vers l’avant et éviter de tourner la tête vers l’arrière. Je sais que ce n’est pas facile, ni acquis.
Nous avons tous souffert, parfois avec colère, ces douloureuses et incessantes scissions et lacérations qui ont divisé des pays sur le plan politique, mais aussi des familles.
Personnellement, j’ai beaucoup souffert de ces situations, avec regret. Je crois aussi que le même regret et la même amertume peuvent être retrouvés chez ceux qui sont restés attachés au Mouvement et chez ceux qui ont fait d’autres choix, alors jugés nécessaires et justes. Mais maintenant, pour le bien de la Vallée d’Aoste, pour nous tous, habitants de cette belle région, et pour l’avenir de notre Autonomie, nous avons le devoir de faire ce pas.
Notre monde régionaliste et fédéraliste a besoin de cohésion. Il a besoin d’une Autonomie forte, consolidée et politiquement crédible pour être acceptée, partagée et soutenue par tous les Valdôtains, il doit avoir une voix forte afin de pouvoir s’insérer énergiquement dans la politique nationale et européenne.
La Vallée d’Aoste pour son histoire, pour ses particularités, ses langues, sa culture, son territoire et surtout son modèle organisationnel et politique a tous les atouts pour construire un avenir confortable et bien réglé.
La Région autonome et les collectivités locales, présence capillaire sur le territoire, doivent et peuvent garantir une administration et des choix politiques justes, efficaces et efficients. Nos dimensions et les ressources de notre territoire nous permettent de consolider une économie active, appropriée et solide.
Dans le respect des principes d’une Europe des peuples, nous pouvons imaginer un avenir commun et général, ouvert, en développant une politique de montagne, environnementale et énergétique, avec des actions sensibles et ciblées pour sauvegarder, promouvoir et développer un espace alpin stratégique au sein de l’Europe. La politique, après tout, est mouvement, innovation, recherche et découverte de nouveaux horizons. Mais chaque destination doit toujours se souvenir et être capable de se confronter à sa propre origine. C’est pourquoi nous avons besoin d’une politique Autonomiste et Fédéraliste consolidée, solidaire, cohésive et surtout unie.
Piero Prola
(Vice-Président de l’Union Valdôtaine)